Tout vient à point à qui sait attendre

Après 10 ans de galère, de hauts et de bas où j’aurais pu renoncer 1000 fois, j’ai l’impression que tout arrive en même temps. Évidemment, sinon ce ne serait pas drôle !

  1. Enfin je me forme au métier de biographe hospitalière et ce projet me fait passer par toutes les émotions : la joie de bénéficier d’un tel niveau d’enseignement, de faire des rencontres toutes plus incroyables les unes que les autres, mais la peur de me tromper sur mes capacités, de ne pas y arriver, de ne pas être assez forte pour exercer ce rude métier.
    Une importante unité de soins palliatifs, à Bordeaux, est d’accord pour me recevoir en stage, intéressée par mon projet : ça le rend de plus en plus concret et entretient ces sentiments contradictoires.
  2. Je n’ai jamais eu autant de contrats de biographie qu’en ce moment : de plus en plus de familles pensent offrir le récit de leur vie à leurs parents et me sollicitent après m’avoir trouvée sur Internet
  3. Moi qui adore transmettre, je ne me sentais pourtant pas légitime pour former des personnes à mon métier, et puis on me l’a proposé alors j’ai accepté. L’association de services de soins infirmiers à domicile de Pessac a eu la belle idée de faire appel à deux jeunes en service civique pour partir à la rencontre de plusieurs bénéficiaires afin de recueillir le récit de leur vie. Et j’ai été sollicitée pour former ces deux recrues ainsi que leur tutrice désignée.
    Pour elles, j’avais préparé un programme sur-mesure, de la définition du rôle de biographe aux différentes formes de récit, en passant par la relation de confiance, les techniques d’entretien selon le principe d’écoute active, les méthodes de transcription et de structuration, les règles de déontologie, quelques conseils pour bien s’organiser au jour le jour…
    Des enseignements théoriques entrecoupés de mises en situation :
    . savoir écouter l’autre et rebondir sur ses réponses
    . maîtriser la prise de notes, car l’enregistrement ne suffit pas
    . un atelier d’écriture pour s’ouvrir à ce plaisir.
    Bref, deux jours denses.  » Le travail qui nous attend va être intense « , ont-elles conclu, motivées. Je vais les suivre tout au long du projet, prévu pour durer une petite année. Trois prochaines demi-journées sont prévues pour les accompagner au plus près de leurs besoins, dans l’espoir de faire aboutir ce magnifique projet.

  4. Depuis longtemps déjà, j’espère accompagner des écoliers à la rencontre de personnes âgées, et voilà qu’une association près de chez moi vient de me solliciter pour le faire : bientôt, avec une dizaine d’élèves de CM, nous nous rendrons auprès des résidents de l’Ehpad voisine pour recueillir leur mémoire.
  5. Et alors qu’après la réalisation de 12 ouvrages (les 2 derniers sont en cours), je pensais faire moins de recueils de la mémoire des habitants, voilà qu’une chaîne de télévision nationale m’a proposé un reportage immersif sur cet aspect-là de mon travail, que j’aime particulièrement je dois bien l’admettre. Une incroyable expérience… 
  6. Sans oublier que j’anime toujours en moyenne 3 ateliers d’écriture par mois, pour lesquels j’élabore à chaque fois de nouveaux exercices sur de nouvelles thématiques.

    Bien sûr, je ne veux renoncer à rien et savourer… Car tout arrive à point à qui sait attendre !

    Photo prise à l’université catholique de Lille, où je fais ma formation.

Vis ma vie de biographe