Est-il légitime de parler de soi ?

Si l’écriture offre un exutoire, se pose souvent la question de l’intérêt de son histoire. Or toute personne doit se considérer légitime dès lors qu’il s’agit pour elle de se connaître et de transmettre

« Je me dis encore que ce que je raconte n’a pas d’intérêt pour le lecteur. » J’entends très souvent ce questionnement chez mes clients. La peur de trop se mettre en avant, une légitimité qui les fait douter. Pourtant, toute vie mérite son récit.

Introspection

Mettre sur papier son histoire est d’abord un exutoire. Si écrire peut vous aider à guérir, à vous libérer des souffrances pesant sur votre existence, il serait insensé de vous en priver. Votre plume vous veut du bien. C’est pourquoi on écrit d’abord pour soi. C’est une démarche d’introspection, de prise de conscience de soi pour acquérir la connaissance de soi. Comme une pause dans nos vies effrénées pour se donner le temps de mettre sur papier tout ce qui le mériterait. Avant de poursuivre son avancée ou de redémarrer vers une autre destinée. Ecrire pour ralentir…

En ce moment, j’accompagne beaucoup d’hommes et de femmes qui ont osé s’accorder ce temps, ce loisir. Pour se reconstruire lorsque la maladie est venue bouleverser leurs vies ; pour pousser un cri face aux injustices ; ou simplement partager des tranches de ces vies qui ont fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui ; et puis par envie de transmettre des racines, un héritage. Ils ne cherchent pas à être publiés et lus par des milliers de lecteurs. En tout cas, pas encore. Ils sont animés par le besoin de s’exprimer par les mots. Qu’y a-t-il de plus beau ?

Authenticité

Je leur dis toujours que le bon style est dans l’authenticité, une démarche non calculée. Si c’est écrit avec le cœur, c’est forcément bon et appréciable.

Le philosophe Pascal considérait que dans le rapport solitaire et introspectif, ce souci de soi était légitime. Et Montaigne ne s’auscultait que pour éclairer la condition humaine. Il y a donc une forme d’universalité dans la plupart de ces textes que l’on écrit d’abord pour soi mais qui, à leur lecture, prennent une autre tournure. Si l’on est capable de se retrouver dans ce que l’autre raconte, c’est que nos vies sont plus proches qu’il n’y paraît. Et que toutes méritent d’être partagées.

Bref, si écrire est votre désir, ayez foi en votre choix !

La mémoire des hommes
La thérapie par l’écriture